Septembre 2023
La matinée s’annonçait habituelle au Chowpôle lorsque tout à coup a sonné le branle-bas: alerte rouge! alerte rouge! une chowchowtte trouvée en Saône et Loire!
Parmi les informations discordantes en provenance de parfaits inconnus un nom ressort, celui de Josiane, que nous connaissons bien depuis qu’elle a adopté Epsilon.
C’est elle qui nous mettra en contact avec la personne qui héberge la petite chienne depuis quelques jours.
Cette dame nous apprend qu’une chowchotte s’est mise à squatter devant chez elle, probablement attirée par la présence de ses propres chiens. Elle lui a offert à boire et à manger, puis elle est allée chez le veto pour faire lire la puce.
Le cabinet connait la chienne car ses propriétaires ont pris contact quelques temps auparavant pour la faire euthanasier au motif qu’elle serait « agressive avec les enfants ».
On apprend aussi qu’ elle s’appelle Umaé et qu’elle a un an et demi.
Evidemment les vétérinaires ont refusé l’euthanasie, mais notons au passage qu’être vétérinaire est un métier difficile…. on refuse de commettre un acte irréparable, c’est bien. Mais que deviendra l’animal devenu indésirable? sera-t-il attaché à une chaine au fond d’un garage et nourri lorsqu on y pense, comme Max? Fichu à la porte et à deux doigts de mourir de faim, comme Mila? ou de faim ET d’un pyomètre comme Nikita trouvée mourante dans un fossé? Qu’arrive-t-il à tous les chiens, à tous les chows devenus encombrants et dont nous n’entendons pas parler? La question est ouverte….
Umaé, elle, dans son errance a frappé à la bonne porte.
Si la dame, qui a déjà 3 chiens, ne souhaite pas la garder, elle veut tout faire pour aider la jeune chowchotte à trouver une famille aimante.
« Tout faire », c’est déjà se charger de récupérer les papiers I-cad (via le vétérinaire car elle ne veut même pas croiser les futurs ex).
Les acquereurs d’ Umaé les déposent à la clinique sans atermoyer, trop heureux de n’avoir pas de frais à faire pour se séparer de cette chienne dont ils ne veulent plus: ni frais d’ euthanasie, ni frais de refuge, ni frais de route, ni se bouger le c.., elle est pas belle la vie?
« Tout faire » c’est aussi aller déposer Umaé à une trentaine de km, chez les futurs adoptants de Prince. C’est un vrai coup de chance car ces derniers doivent venir le lendemain chercher Prince qui les attend chez Zhao, et Zhao vit non loin du Chowpôle.
De là il n’ y aura plus qu’à conduire Umaé chez Monika car Umaé commence ses chaleurs et rien de tel pour semer la zizanie dans un groupe de chien, fussent-ils tous castrés ou stérilisés comme ils le sont au Chowpôle. C’est d’ailleurs souvent Monika qui se charge d’héberger nos chiennes en chaleur car Maya et Pako les supportent bien.
« Commencer les chaleurs », cela signifie 3 semaines de perte de sang.
Cela signifie aussi qu’il faut attendre 6 à 8 semaines après la fin des chaleurs pour pouvoir stériliser, à cause des risques d’hémorragie accrus par la dilatation des vaisseaux. Certains vétérinaires exigent même 4 mois pour réduire encore plus le risque.
Cela signifie également qu’il faut être vigilant aux risques de pyomètre dans les semaines qui suivent la fin des chaleurs.
Être FA, ce n’est pas juste avoir la chance de pouvoir vivre avec un chow sans s’engager sur le long terme, comme le croient beaucoup de ceux qui candidatent pour être famille d’accueil. C’est beaucoup de responsabilités, beaucoup de disponibilité, beaucoup de réactivité et beaucoup d’adaptabilité. Bref, cela n’est pas donné à tout le monde et c’est beaucoup plus difficile que d’adopter un chow que l’on vous choisit sur mesure, en fonction de votre vie et de sa personnalité.
Les semaines ont passé, émaillées par les vaccinations, primo et rappel, car il va sans dire qu’ Umaé n’avait pas été suivie, la visite chez le veto, c’était juste pour demander qu’elle soit euthanasiée…
Il y a eu aussi les jeux avec Maya et Pako…..
…. Les promenades avec Monika, qu’ Umaé adore, les gamelles reconstructives (même si, point à mettre à l’actif des ex, Umaé n’était pas maigre), les siestes aussi….
Il y a eu la tendresse de Monika, qui fond toujours pour ses protégées.
Il y a eu la stérilisation…..
Et puis patatras! Des le retour de la clinique la belle entente entre Maya et Umaé était finie! Maya a aussitôt attaqué Umaé encore groggy! Pourquoi? C’est la première fois que Maya réagissait ainsi , pourtant, des copines qui rentraient avec l’odeur de la clinique, elle en connu d’autres…. C’est dire qu’entre chiens (et entre humains?) rien n’est jamais acquis, la vigilance est toujours de mise.
Heureusement Umaé avait déjà trouvé une adoptante en la personne de Jacqueline, chowiste de longue date, qui attendait avec tout l’amour du monde de pouvoir aller la chercher chez Monika.
3 jours après la stérilisation Umaé partait pour la Lorraine, sans sabot mais avec son collier-lune, vaccinée, vermifugée, anti-parasitée.
Les premiers jours Umaé, que Jacqueline a décidé de baptiser Umaï, était un peu débousolée. Pas par son nouveau prénom aux consonnances similaires à l ancien, non, mais peut être par l’absence de chiens (n’oublions pas qu’ Umaé c’était réfugiée dans une maison avec 3 chiens), par l’absence de Monika, par la douleur due à son opération…. un chien est un être sensible dit la loi, enfonçant une porte ouverte. Un chien a des inquiétudes dues à sa perte de repères, il s’ensuit souvent un manque d’appétit, d’envie de communiquer.
Peut être que si Umaé avait pu jouer avec un autre chien elle aurait oublié plus facilement Monika, Pako et même Maya. Mais malheureusement il est tout fait contre-indiqué d’ inciter un chien à jouer après une opération, sous peine que la cicatrice se referme mal et induise des hernies à plus ou moins long terme.
Donc, pendant 10 jours Jacqueline et Umaï ont pris leur mal en patience, Umaï préférant être au jardin quand l’opportunité lui en était laissée, Jacqueline la calinant le plus souvent possible, pour lui dire à grand renfort de mots doux et de de caresses qu’elle était désormais chez elle et que plus jamais elle ne connaîtrait l errance ni le manque de soin et d’amour.
C’est le retrait des points qui a fait bien évoluer la situation! Avec l’aval donné par le vétérinaire les balades ont pu recommencer et, comme souligné par Monika, Umaï les adore!
Umaï et Jacqueline ont la chance de pouvoir emprunter des kilomètres de promenade arborée, évidemment fréquentés par des chiens et leurs humains, beaucoup d’entre eux ayant fait la démarche de l’adoption, c’est plaisant. On échange les expériences entre humains, Umaï joue avec les copains.
« Ce matin ils étaient 6 à jouer comme des fous, Umaï en a cassé sa laisse extensible et j’ai manqué me vautrer! Du coup je vais prendre une longe pour chevaux »
Presque tous les jours Umaï rencontre chez lui un jeune bulldog anglais, Uebbi, avec lequel elle joue à perdre haleine; Dehors, dedans, avec lui Umaï ne craint pas de s’installer à l’ interieur, elle le copie.
« Je suis persuadée qu’elle avait interdiction de rentrer chez ses ex, c’est pour ça que seule chez moi elle n’est pas à l’aise alors que chez ma fille elle s’installe dedans sans problème, grâce au bulldog, ça lui passera, je n’ai pas d’inquiétude » dit Jacqueline, « Et merci à ses ex de l’avoir abandonnée, c’est une chienne magnifique, douce, et qui m’a redonné le dynamisme que ma précédente chowchowtte avait emporté avec elle, je l’adore« .
Et nous nous serons heureux de recevoir des vidéos et des photos au fil des mois. Ainsi nous trancherons une question qui nous divise: Umaï, poils courts ou poils longs?