04 Mai: Capone bis est brutalement décédé le 4 mai à 13h.
Il venait de passer avec Bouba, Harissa et d’autres copains encore une semaine de vacances dans le Périgord.
Au retour, Brigitte a mis son manque d’entrain sur le compte du changement de rythme.
Lundi, à son retour du we de l’AG qui avait lieu dans les Ardennes, Capone était vraiment fatigué et avait la diarrhée. Médicaments classiques, vétérinaire… mais Capone s’affaiblissait de jour en jour et il est parti au retour d’une consultation, chez lui, et entouré de ses copains chiens et chats.
Il repose auprès d’eux.
Il y a 11 mois que nous avions sorti Capone de la fourrière où l’avaient abandonné ceux qui avaient partagé ses 9 ans de vie.
11 petits mois mais 11 mois de plus, au cours desquels Capone a eu des caresses et des copains, 11 mois au cours desquels il a découvert des lieux nouveaux, des situations nouvelles, des gens qui l’aimaient, 11 mois de plus arrachés à la prison du refuge ou à l’euthanasie programmée.
Merci Brigitte. Merci Jacky.
14 février 2017: Capone est parti avec Booba et Skaty (dont nous vous parlerons bientôt) en vacances en Bretagne. Il a a-do-ré!
First Love était resté avec sa « nièce » Harissa, car il est de plus en plus fatigué et un peu « à l’ouest »; comme les vieilles personnes, le bouger l’aurait inutilement perturbé…
04 novembre: Juste pour faire plaisir à Brigitte qui a crû en lui, Capone s’est même laissé manipuler par la toiletteuse! Il faut dire aussi que Brigitte lui donne les médicaments appropriés pour soigner ses douleurs……
Depuis qu’elle vit avec lui, Brigitte fait suivre Capone à peu près partout, voiture, vacances, tourisme…….un chow très sociable en somme!
09 Septembre: Le décès de l’un de ses chows (prénommé Capone lui aussi et avec une histoire en tout point similaire à Capone 2) a décidé Brigitte et Jacky a adopter Capone.
D’ailleurs qui aurait voulu de lui après avoir lu son histoire? « Il est peut être fou? ou « méchant », ne prenons pas le risque... » vous dites-vous.
Pourtant non, Capone n’est ni fou ni méchant, d’ailleurs la « méchanceté » n’existe pas chez le chien.
Méchant: définition du Larousse: « Qui fait intentionnellement du mal à autrui, qui cherche à nuire « . Connaissez-vous un autre animal que l’homme qui soit doté de la volonté de nuire et de faire le mal?
Fou? Après tous les changements de lieux et d’humains que Capone a vécu depuis son abandon, il vient de passer 10 jours au Pays des Langues Bleues, endroit presque inconnu, beaucoup de chiens, de nouveau humains……la vidéo prise à la fin d’un repas montre un Capone parfaitement calme et bien dans ses pattes.
Alors? encore convaincu qu’il ait fallu de la poigne pour rééduquer fermement ce pauvre Capone?
Vendredi 27 mai: Capone, chow chow de 9 ans, chien sans histoire, s’est levé comme d’habitude. Il a probablement fait son tour au jardin, humé l’air, pris le soleil, mangé ses croquettes. Puis, selon le témoignage de sa maîtresse, l’après-midi venu, il l’a accompagnée, avec les enfants, au parc.
A 17h, son maître est rentré, lui a dit « Bonjour », et là, Capone s’est transformé en bête furieuse, regard jetant des flammes, crocs dehors, refoulant monsieur à l’étage, sans mordre toutefois..
Voilà ce qui arrive lorsqu’on laisse trop regarder la TV à son chien! Un jour il se dit: « Marre du rôle du chien, c’est aujourd’hui que je vais prendre la place de mon maître, l’éloigner à tout jamais et vivre heureux avec son épouse, qui est aussi ma maîtresse! » En tous cas ce fut l’interprétation des professionnels appelés sur place pour capturer le monstre, direction la fourrière de Mulhouse avec pour conseil: « Il va falloir un maître à poigne qui sache le reprendre en main« .
Sans mettre en doute les faits, à Chôc! nous n’avons pas crû une minute au scénario. Il y avait autre chose et, comme toujours, après avoir entendu la version des maîtres, nous avons voulu connaître la version du chien. Un grand merci au refuge de Mulhouse pour nous l’avoir laissé interviewer.
4 juin, 8h: Sylvie et Julien, un de nos membres alsacien, ont rv à la fourrière. Autant être deux car, aux dires du refuge, Capone n’est pas avenant. Pas vraiment étonnant non plus, il faut comprendre les chows qui se retrouvent dans ces endroits….. le malheureux montre les dents, mais remue la queue tout à la fois. Tout de suite Sylvie et Julien ressentent beaucoup d’empathie pour Capone… Sylvie s’accroupit:
– « On va promener? ….. Promener? » les battements de queue redoublent, le regard s’éclaire. Manifestement c’est la première fois depuis 8 jours que Capone comprend ce qu’on attend de lui, entendant une voix amie, il est prêt à coopérer et se laisser passer le lasso.
Julien va faire un tour avec lui. Sur le parking, Capone ne montre aucune agressivité. Sylvie qui les observe trouve que Capone pose mal la patte arrière gauche. Il faudra profiter de la stérilisation pour faire des radios… Vu le manque d’entretien de Capone, qui ne date pas d’une semaine, ça doit faire longtemps qu’il n’est plus suivi par un vétérinaire. D’ailleurs les derniers vaccins datent de plusieurs années….
9h: En route pour le refuge de St Georges où Ludovic se chargera d’évaluer la dangerosité du chien.
Durant tout le trajet, Capone est inquiet, il ne se couchera que plusieurs heures après le départ, à hauteur de Lille. Mais pas le moindre grognement, pas la moindre agressivité.
17h: Arrivée à St Georges en pleine journée portes ouvertes. Un chow chow, cela attire toujours l’attention et notre gamin passe de mains en mains, occasion pour Ludovic de cerner le personnage. Capone a pris un air joyeux à être ainsi l’attention de tous……….
« Lorsque nous l’avons conduit dans son box, lorsque j’ai enlevé sa laisse et que je l’ai laissé planté là, avec des chiens qui aboyaient de part et d’autre, j’ai ressenti toute son incompréhension; il m’avait déjà fait confiance, il se croyait tiré d’affaire et je le trahissais…comment peut-on faire ça au chien qu’on a eu chiot dans les bras? au chien avec qui on a partagé 9 ans de vie?….. il faut croire que les humains qui se comportent ainsi ne sont pas attachés à leur chien comme nous nous pouvons l’être, alors comment pourraient-ils le comprendre? » dit Sylvie.
Heureusement, au refuge, il y a toute une équipe formidable qui mettra tout en œuvre pour tester Capone et nous dire très vite si nous pouvons le mettre à l’adoption ou non….
Occasion de faire deux radios, colonne vertébrale et patte arrière gauche qui révéleront une colossale arthrose. Encore une fois, et même dans le milieu hostile qu’est une salle d’attente de vétérinaire, Capone se montre très sociable et calme.
« Ça vous pose problème si je ne le ramène pas au refuge? il a tellement peur des aboiements qu’il n’ose pas passer entre les travées » plaide Sylvie « Ludo l’a vu hier, il n »y a pas de rééducation à faire sur ce chien, c’est vraiment un pauvre pépère qui ne demande qu’à finir ses jours tranquillement et ma voisine propose de le prendre en FA ».
Bien sûr que cela ne nous pose pas de problème! un refuge, une pension, c’est toujours un dernier recours, un chien est mieux dans une famille, surtout un chow…..
Et là, premier souci: Capone pince la voisine. Pas de sang, pas de médecin, mais une grande frayeur pour la vieille dame. Que s’est-il passé? « Il était dans le fond du jardin, il commençait à pleuvoir, je suis allée vers lui en lui tendant un biscuit et il m’a regardée avec des yeux affolés et il m’a pincé à la main » raconte-t-elle. Aucune raison de mettre en doute ses propos….
Sylvie décide tout de même de ne pas ramener Capone au refuge car elle ne pense pas que Capone puisse être dangereux….peut être était-il mal remis de l’anesthésie? peut être y voit-il mal? en tous cas il est très sociable avec ses trois chiennes et ses chats, et elle décide de le garder tout en se montrant prudente envers lui.
Durant les 10 jours que Sylvie gardera Capone, tout se passe bien.
Pendant ce temps, des adoptants sont trouvés, sans enfants au cas où, deux chiennes, du terrain, de la présence… Capone commence un autre long voyage.
19 juin: Nuit parisienne (mais tranquille), et lendemain promenade matinale au bois de Vincennes.
Effectivement, Capone marche parfaitement en laisse et ne prête aucune attention aux autres chiens. Il monte en voiture sans problème, n’aboie pas dans l’appartement, bref, c’est un agréable compagnon…qu’a-t-il pu se passer avec la vieille dame?
13h: Capone arrive chez ses adoptants et fait la connaissance de la chowchotte et de l’akita inu. Pas de problème particulier. Il rencontre même Fidjy puisque la famille adoptante a bien voulu servir de point de rencontre pour le co-voiturage de Fidjy vers sa FA, Sophie, à Chartres.
Quelques jours se passent, émaillés de bonnes nouvelles…. et c’est un nouvel accident: « Cette nuit, Capone aboyait, je suis descendue pour voir ce qui se passait, je n’ai rien vu de particulier, je lui ai changé l’eau, et j’ai voulu le caresser, je me suis approchée avec une friandise, et là il m’a mordu la main et le bras » explique Joëlle.
Évidemment, pas question pour les adoptants de garder Capone, cela se conçoit. Nous étions effondrés. Ce chow était-il réellement malade mentalement, alternant des phases d’agressivité et de normalité? Qu’allions-nous en faire? Nous étions à quelques jours de juillet, inutile de penser à mettre Capone en pension, toutes saturées pour l’été; au Pays des Langues Bleues, déjà 9 chiens, nombre qu’il serait illégal de dépasser; évidemment aucune FA, surtout pour une durée indéfinie puisque nous étions entre deux gros sauvetages, celui du 20 juin qui venait juste d’avoir lieu et celui du 14 juillet qui se profilait…..Un refuge? c’était l’euthanasie assurée pour un chien mordeur, qui plus est en pleine période d’été, où tant de chiens sans problèmes attendent une famille….
– Brigitte: « Tu crois vraiment qu’il est dangereux ce chien? »
– Sylvie: « Je me suis toujours senti en confiance avec lui, mais que veux-tu que je fasse? je ne peux pas dépasser 9 chiens…. »
– Brigitte: « Alors téléphone-leur que je vais le chercher, je pars à 13h »
C’était le 24 juin et Brigitte a fait, au pied-levé, 660 km et 7h de route, la veille de son départ en vacance…..Et oui! le lendemain c’est sa fille (et adoptante de Harissa) qui serait en charge de Capone, pour une semaine.
Et Capone l’a pincée. Pas mordue, pincée.
Et Capone pincera (il ne mordra pas mais pincera) violemment Brigitte aussi dans les jours qui suivront son retour. Assez désespérant pour Brigitte qui exhibe à Sylvie sa cuisse toute bleue…
– Sylvie: « Salut Ludovic, dis-moi, comment dresse-t-on un chien au refus d’appât? parce que je me souviens que le refuge m’a parlé de dressage au refus d’appât et de concours d’obéissance -pas d’agility- d‘obéissance, que l’ex de Capone aurait fait faire à son chien, or, chaque fois qu’il agresse, c’est toujours lorsque les gens lui tendent une friandise pour l’amadouer…. »
-Ludovic: « Il y a encore pas mal de dresseurs qui utilisent des méthodes violentes….. »
– Sylvie: « Brigitte, nous allons prendre rv avec la vétérinaire comportementaliste Isabelle Vierra et nous verrons bien ce qu’il en ressort. J’ai confiance, Capone a été très bousculé en peu de temps, il faut lui laisser le temps de redonner sa confiance; en plus Capone souffre de son dos, de sa patte, ailleurs peut être, il faut recommencer les anti-inflammatoires, s’il souffre moins il sera aussi moins grincheux. »
5 juillet: Les consultations comportementales chez le Dr Vierra durent 1h30. Elle écoute les propriétaires et observe le chien, explique dans quel sens il faut travailler selon le problème et envisage tous les points de la vie du chien qui peuvent nécessiter une adaptation.
Alors que Capone est parfaitement détendu, nous tentons le test de l’appât. Aussitôt Capone se tend et regarde en arrière, vers l’endroit où se trouvent Brigitte et le docteur. « Pourquoi croyez-vous que Capone a regardé vers l’arrière sitôt que vous lui avez tendu la friandise? Tentation-sanction, pousser à la faute pour sanctionner violemment le comportement indésirable, c’est la plus vieille des méthodes pour dresser les chiens, la seule pratiquée jusqu’à une époque récente et encore très utilisée. Il est aussi absolument faux de dire que Capone est devenu agressif du jour au lendemain, c’est impossible. Il a envoyé des signaux à son maître mais il ne les a pas vus, ou il a refusé de les voir. Vous me dites qu’il est perclus d’arthrose, beaucoup de gens ne comprennent pas que leur chien vieilli et qu’il n’est plus apte à faire des exercices qui lui étaient faciles autrefois. Voilà probablement toute l’explication au comportement de Capone. »
Conseils et programme suivi à la lettre depuis:
Tout d’abord un arrêt au Mc Do pour sociabiliser le loulou:
Et puis anti-inflammatoire contre les douleurs arthrosiques:
Anesthésie pour soigner un gros hot-spot avec suspicion d’otite sans stress inutile:
Deux mois après son arrivée chez Brigitte nous avons un Capone parfaitement sociable, tant envers les humains, qu’envers les chiens ou les chats.
Pour qui voudra adopter Capone, un maître mot: patience! Laisser venir le chien à vous, ne pas forcer sa confiance. Lorsqu’il aura décidé de l’accorder, pour peu que vous ne le trahissiez pas, il ne la reprendra pas. N’oubliez pas qu’on ne doit pas adopter un chien pour soi mais uniquement pour lui.
Si vous souhaitez adopter Capone, appelez Laure au 0666876153.