Archives de catégorie : Les pathologies récurrentes

Le Syndrome Brachycéphale

Nous récupérons des chows dont les ex-propriétaires nous disent « il est méchant, il grogne tout le temps » ou bien « j’adore, il ronfle même sans dormir ».

Dans les 2 cas, un seul et même problème, un voile du palais trop long, qui obstrue partiellement les voies respiratoires.
Le fait que certains propriétaires de chows parlent de grognement ou de ronflement montre une méconnaissance de cette pathologie mais surtout de ses conséquences, sur lesquelles il nous semble important de sensibiliser.

Le syndrome brachycéphale, qu’est-ce que c’est?

C’est un ensemble de symptômes qui affectent les voies respiratoires et digestives chez les animaux dont la face est écrasée. Le chow n’est pas à l’origine une race prédisposée au syndrome, mais le surtypage a raccourci le nez de nos poilus, et les a exposés à cet ensemble de pathologies, dont la plus connue est la malformation du voile du palais.
Celui-ci, trop long et trop épais, provoque des raclements qui ressemblent à des ronflements ou grognements, même au repos ou dès que l’animal produit un effort même léger, ou encore lorsqu’il est stressé.

Il faut consulter un vétérinaire

Comme vous le savez, les chiens respirent par les narines, le halètement leur sert à se rafraichir lorsqu’ils ont trop chaud. Un chien ne transpire pas, le halètement est donc leur seule possibilité de rafraichissement.

Avec un voile du palais trop long, l’air va mal circuler, la partie longue obstruant les voies respiratoires, le chien récupère mal, et cela fatigue le muscle cardiaque. Le chien n’arrivant pas à réguler efficacement sa température, il est prédisposé aux coups de chaleur.

Enfin, le surplus de « poids » de membrane au niveau du palais peut, à terme, provoquer un effondrement du larynx, aggravant encore les difficultés respiratoires et rajoutant en plus des difficultés de déglutition.

Il est bien noir le tableau que nous brossons…

…. Mais nous avons perdu James après son covoiturage, parce qu’il n’arrivait pas à se rafraichir et à réguler sa température, il a fait une embolie pulmonaire

…. Jewenn a laissé sa famille dans le chagrin suite à une fausse route, qui a provoqué une infection pulmonaire puis une hémorragie massive des poumons

…. Flocky, lors de son covoiturage raclait tellement et son palais était tellement congestionné qu’il sifflait en haletant

…. Fidji n’a pas supporté l’anesthésie lors de sa TPLO parce que son cœur était fatigué par des années de sur-sollicitation

…. Isaach a développé une insuffisance cardiaque à cause de son voile du palais trop long

…. Joss est décédé suite à une anesthésie parce qu’il n’arrivait pas à réguler sa température, et il a succombé à un coup de chaleur

Et nos bénévoles en ont vécu des covoiturages avec des chiens stressés, qui raclent, raclent à s’en étouffer. Nous citerons encore Jana, Murphy, Hailing, Iris, Louki et Bou-bou.

Vous le trouvez toujours mignon le raclement de votre chien? Consultez un vétérinaire sachant pratiquer l’opération, il sera à même de vous dire si votre chien présente le syndrome.

Un chien qui souffre, ça se vend mieux.

Il y a 8 ans  la diffusion de ce reportage intitulé Maîtres fous,  avait ému le monde cynophile.

8 ans après, la situation des chiens de race en général n’a guère évoluée.

Qu’en est-il des chows?

Dysplasies des hanches, mais aussi des coudes, excès de peau sur le front pesant sur les paupières, entropions, allergies et voile du palais trop long à l’origine de nombreux décès par fausses routes, voilà les principaux maux dont souffrent les chows.

Ces maux sont parfois cause d’abandons.

Mais souvent ces maux passent inaperçus. Ou bien pis:  les propriétaires les voient mais les vivent comme une fatalité, croyant que plus leur chow est racé, plus il doit souffrir.

Non sens.

Périodiquement les vétérinaires et quelques amoureux des chiens tirent la sonnette d’alarme. Aujourd’hui nous publions un article paru dans le magazine Chien Vie et Santé

A méditer car  les éleveurs ne sont pas les seuls responsables; responsables aussi les clients qui recherchent le sur-type sans voir la souffrance qu’il y a derrière.

« Un chien qui souffre, ça se vend mieux.

C’est la triste réalité. Les museaux écrasés ; les têtes plissées ; les yeux globuleux… font le succès de beaucoup de races de chiens. C’est aussi à cause de ces morphologies exagérées que ces mêmes races courent à leur perte.

Danny, le Pékinois champion de la Cruft, reçoit son prix sur des glaçons

La Cruft est la plus grande exposition canine au monde. Elle se déroule chaque année en Angleterre – des milliers de chiens y participent. En 2003, le champion toutes catégories s’appelle Danny. C’est à l’époque un jeune pékinois, que voici en photo :

Danny a remporté le prix ‘grâce’ à son museau écrasé. C’est aussi ‘grâce’ à lui qu’il aété opéré du voile du palais, quelques mois avant le concours. Danny n’arrivait pas à respirer correctement – mais peu importe, il est tellement mignon !

Le jour du concours, sous les projecteurs, et dans la salle surchauffée, Danny a du mal à respirer. Comme beaucoup de ses congénères brachycéphales, il souffre d’hyperthermie. Au moment de recevoir son prix, Danny doit être placé sur des glaçons pour pouvoir continuer à respirer.

Cela vous semble ridicule ? Cruel ? Incompréhensible ?

Mais un chien qui souffre, c’est tellement mignon ! Voilà le vrai visage de l’élevage déraisonné !

C’est un vrai phénomène de mode.

  • Plus vos bouledogues ont le museau aplati, et mieux ils se vendent.
  • Plus vos Bergers Allemand ont les hanches affaissées, et meilleures seront ses chances de gagner en concours.
  • Plus votre Sharpei aura de plis, et plus vous le vendrez cher.
  • Plus votre Cocker aura des oreilles longues, et plus il récoltera de « j’aime » sur Instagram.


Voici seulement quelques exemples des chiens victimes de l’hypertype. Les vétérinaires définissent l’hypertype comme « une exagération morphologique qui
met l’animal dans l’inconfort ou la souffrance »1.

Car oui, derrière ces phénomènes de mode se cache une réelle souffrance. En écrasant les museaux, allongeant les oreilles, multipliant les plis de la peau, les  éleveurs sont coupables de maltraitance programmée.

Voici quelques exemples des races de chiens qui souffrent le plus de l’élevage cupide et déraisonné :

Le Bulldog anglais

Sans doute le chien qui souffre le plus de ce phénomène de mode ridicule. Selon la revue vétérinaire DVM 360 : « Ils ne peuvent pas passer par les canaux de naissance de leur mère, ils sont atteints de graves problèmes respiratoires parce qu’ils sont brachycéphales. Ils meurent à un âge moyen d’un peu plus de 8 ans »*(1).

La liste est longue.

  • Leurs jambes écartées et leur poitrine plate mène à des troubles squelettiques – dysplasie des hanches, des coudes, douleurs sur la colonne vertébrale.
  • Problèmes dentaires et respiratoires à cause de leur museau écrasé – l’air doit passer à travers un dédale de tunnels étroit avant d’arriver jusqu’à leurs poumons. Chaque inspiration demande un effort considérable. C’est notamment la cause des nombreux problèmes cardiaques et immunitaires.
  • Les plis sur le visage sont responsables d’infestions cutanées et oculaires…

Pas étonnant que le bulldog soit le deuxième chien victime de décès chez le chiot.

Le Sharpei

Les plis de la peau du Sharpei ont garanti le succès de cette race. C’est aussi eux qui l’ont condamné à des problèmes de peau à répétition. Ci-dessous un Sharpei hypertypé, qui peine à se rétablir d’une galle démodectique :

Le Mâtin Napolitain

Aucun doute. Les Mâtins Napolitains les plus récompensés en concours sont ceux avec la tête la plus lourde et la plus plissée. Et peu importe si cela s’accompagne de :

  • Problèmes oculaires (entropion, prolapsus de la glande nictitante…)
  • Affections dermatologiques
  • Dysplasie des hanches à cause de leur taille disproportionnée (on cherche à faire des chiens ‘géants’)
  • Problèmes cardiaques
  • Douleurs vertébrales pour porter leur lourde tête…

Je m’arrête là, mais nous pourrions également mentionner :

  • Le Cavalier King Charles, dont les yeux globuleux sont responsables d’infections oculaires régulières, et les oreilles pendantes souvent victimes d’otites ;
  • Le Carlin, dont la queue en tire-bouchon le fait souffrir quotidiennement de problèmes de dos, et qui lutte à chaque inspiration à cause de son museau écrasé ;
  • Les Teckels et Bassets, qui souffrent de maux de dos terribles à cause de leurs pattes très courtes et leur dos très long…

Des reproductions forcées entre père et fille

Pour atteindre l’extrême, les pires éleveurs n’hésitent pas à recourir à la consanguinité.

Prenons l’exemple (fictif) de Bertrand, reproducteur de Terre-Neuve. Son grand champion est énorme – 78kg. Sa femelle reproductrice, très grande elle aussi (55kg),fait une portée de 6 chiots (dont 2 mort-nés – normal, ils sont trop gros pour la maman, mais c’est une perte que Bertrand rentabilisera facilement).
Un des chiots, une femelle, est prometteuse – à 11 mois elle fait déjà 60kg. Un
record dans son élevage ! Bertrand ne perd pas de temps : dès ses premières chaleurs, il la fait s’accoupler avec son père – pour ainsi garantir des chiens de plus en plus grands.

Ces pratiques me dégoûtent au plus profond de moi-même. On m’accusera de faire de l’anthropomorphisme – mais le problème de la consanguinité va même au-delà de l’éthique.

Les chiots consanguins développent souvent de lourds troubles du comportement. Il n’est pas rare d’avoir des chiens d’élevage complètement toqués, agressifs, incapables de communiquer…
L’appauvrissement génétique mène également à de lourds problèmes de santé
luxations patellaire, ostéochondrose, allergies, et j’en passe.

Mais peu importe, du moment que les chiots se vendent et remportent des concours…

Les Bergers Allemands, Bouledogues, Teckels et co. sont-ils condamnés ?

Pas nécessairement.

L’ordre national des vétérinaires a tiré la sonnette d’alarme – et la Société Centrale Canine (SCC) a plus ou moins réagi.
C’est la SCC qui organise les concours canins. C’est aussi elle qui décide des
critères pour qu’un chien soit inscrit au LOF.

Les standards de races ont été revus. Désormais, en concours, un chien hypertypé est automatiquement déclassé.
Un chien déclassé du LOF vaut moins cher qu’un chien qui respecte les critères de « conformité ». 
On s’en prend au porte-monnaie des éleveurs – et ça marche.

Par exemple, aujourd’hui le Sharpei ne peut être confirmé s’il a des bourrelets de peau sur les jarrets. La tête du bulldog anglais est passée de « massive » à « forte ». Chez le basset hound, la peau doit être « souple et élastique sans exagération ».

Il y a du progrès – même si certaines races attendent encore. Le Berger Allemand souffre encore de problèmes de hanches. Les Bouledogues ne savent toujours pas respirer correctement. Les Border Collie souffrent de leur excès de fourrure.

Acheter un animal destiné à souffrir, c’est soutenir la maltraitance programmée.

Continuons à sensibiliser les futurs adoptants sur la folie des chiens « à la mode ».

Ne vous laissez pas berner par les vidéos « adorables » de chiots qui trébuchent sur leurs oreilles. Par les photos rigolotes de Carlins en surpoids. Par le charme des teckels toujours plus longs. Derrière se cache une courte vie pleine de souffrances.

Oui, il existe de bons éleveurs, dont les chiens sont en bonne santé.

Renseignez-vous avant d’acheter un chien.
Ou mieux, adoptez un petit croisé… Les associations de protection animale en
regorgent !*(2)

Claude Lefevre et mes trois ‘croisés’ en super santé, Pénélope, Maki et Merlin »

Luxation de la glande nictitante

Voici une autre affection qui touche parfois nos chow chows: la luxation de la glande nictitante:

 

« La « troisième paupière » ou membrane nictitante du chien possède une glande lacrymale (voir le dossier « Anatomie de l’œil du chien ») la glande nictitante ou glande superficielle de la membrane nictitante, qui est également souvent appelée de manière inappropriée glande de Harder. Elle peut se déplacer dorsalement dans une position anormale ; on parle alors de luxation de la glande nictitante. La glande apparaît saillante à l’angle interne de l’œil, alors qu’elle est normalement enfouie sous la paupière inférieure, même lorsque l’œil est ouvert.
Certaines races de chiens sont prédisposées à cette affection : basset hound, bulldog, dogue allemand, Lhassa-apso, …

Signes cliniques de la luxation de la glande nictitante

 

membrane nictitante

 

La glande luxée se présente sous la forme d’une masse rouge que les anglais dénomment « œil en cerise » (cherry eye). La présence de cette masse est parfois intermittente initialement, mais devient généralement permanente, d’autant que la membrane et la glande nictitantes ainsi exposées ont tendance à s’enflammer : cette inflammation est accompagnée d’une tuméfaction locale et d’une hypertrophie de la glande, qui rendent plus difficile un retour de la glande en position normale.
En plus d’un préjudice esthétique, cette luxation s’accompagne souvent d’infections secondaires, un écoulement muco-purulent pouvant alors être noté.

Traitement de la luxation de la glande nictitante

Un traitement symptomatique de l’inflammation et de l’infection permet parfois le replacement spontané de la glande dans une position normale, mais le plus souvent, ce résultat n’est que transitoire.
Une guérison définitive nécessite donc un traitement chirurgical par enfouissement de la glande dans la membrane nictitante : la glande est ainsi remise et fixée en place, afin de prévenir les récidives.
L’ablation de la glande qui était pratiquée auparavant est aujourd’hui fortement déconseillée, car il a été constatée que cette intervention était à l’origine d’une diminution de la sécrétion lacrymale de l’œil, aux conséquences potentiellement néfastes (développement possible d’une kérato-conjonctivite sèche ou KCS). »

 C’est article a été pris sur le site: http://www.chien.nozamis.com/
où vous trouverez bien d’autres articles instructifs.

L’arthrose

essai6

Parce que le chow chow vieillissant, comme tout être vivant, est victime des soucis locomoteurs liés à l’âge, nous vous proposons quelques conseils de bon sens pour repousser l’arrivée des douleurs arthrosique, autant que faire ce peut:

  1. Emmenez votre chow chow régulièrement chez le vétérinaire. Des visites de contrôle permettront de faire un point complet sur l’état de la maladie, son évolution et d’ajuster éventuellement le ou les traitements.
  2. Surveillez et entretenez la ligne de votre chow afin qu’il reste mince. MAIS PAS MAIGRE! Le surpoids est une charge supplémentaire pour les articulations du chien. Une alimentation variée, adaptée et surtout  de qualité est indispensable pour votre chien.
  3. Contrôlez l’activité physique de votre chow. Des promenades modérées et sur des surfaces souples seront un moindre mal pour ses articulations. De même, évitez-lui des efforts intenses et les montés/descentes d’escalier.
  4. Essayez autant que possible de garder votre chien au chaud et au sec. En effet, le froid et l’humidité peuvent aggraver l’arthrose.
  5. S’il accepte de se coucher sur un matelas pour chien offrez lui en un! Vous pouvez également appliquer des compresses chaudes sur les articulations douloureuses pour soulager l’arthrose du chien.
  6. Aménagez son espace de vie pour lui offrir un confort maximal. Des rampes seront très utiles pour l’aider à monter et descendre de la voiture, même lorsqu’il est jeune! L’absence d’angulation du chow chow l’empêche de sauter. Vous devez également surélever ses gamelles d’eau et de nourriture pour éviter qu’il ne se baisse. Conseil valable aussi pour le chow (et les chiens en général) en pleine croissance, pour préserver ses aplombs.
  7. Les massages pour chien peuvent être très bénéfiques pour sa circulation sanguine et lymphatique, lui apportant décontraction et bien-être. Vous pouvez demander à votre vétérinaire de vous conseiller un masseur professionnel pour chien.
  8. L’acupuncture présente également de très bons résultats pour soulager l’arthrose. Certains vétérinaires sont spécialisés dans ce type de soin.
  9. Des médicaments contre la douleur tels que des anti-inflammatoires non stéroïdiens (appelés couramment « AINS ») aident à soulager la douleur et permettent au chow chow  de retrouver sa mobilité. Un nouvel anti-inflammatoire  ne présentant pas les mêmes effets secondaires que les classiques Métacam, Onsior, Cimalgex et consort existe depuis quelques années, il s’agit du Galliprant. De rares cas d’effets secondaires sur l’appareil digestif ont été constatés, il peut être donné journellement.
    Attention! demandez toujours l’avis de votre vétérinaire avant de donner un tel médicament à votre chien.
  10. La chondroïtine et la glucosamine sont des traitements naturels qui agissent sur la reconstruction du cartilage et servent d’anti-inflammatoire naturel. On peut y adjoindre de l’harpaghopytum, de la reine des près, du cassis, du curcuma qui sont aussi des anti-inflammatoires naturels. Il faut commencer ce traitement préventif assez tôt dans la vie du chien, vers 8 -10 ans.
  11. Vous pouvez envisager la chirurgie pour les chiens souffrant d’arthrose à un stade avancé. Demandez conseil à votre vétérinaire qui, après une radiographie et un examen approfondi, pourra confirmer ou non l’intérêt d’une opération chirurgicale.

Et n’oubliez pas que  votre investissement auprès de votre chow est primordial. Il a besoin de vous pour apaiser ses douleurs et ses souffrances!