Vous avez décidé d’adopter un chow–chow. Vous avez été séduit par son aspect physique, sa magnifique fourrure, sa tête de nounours? Vous avez-vous été conquis par son caractère, que vous le connaissiez pour avoir déjà vécu avec un chow ou que vous l’ayez découvert dans ces pages? Vous avez été ému par l’histoire personnelle de l’un de nos protégés?
Même si vous avez déjà vécu avec un chow, ces conseils, fruits de notre expérience dans l’accompagnement des adoptants depuis maintenant 5 ans, vous seront utiles car vous connaissiez votre chow: votre nouveau compagnon sera avant tout un chow qui ne vous connait pas.
Pour comprendre le nouveau venu, pensez juste un instant au comportement que votre chow adoré aurait eu loin de vous, dans un milieu inconnu….
Dans tous les cas, une chose est certaine, c’est un chien adulte que vous avez choisi d’aimer. Il a un passé parfois lourd, tant au niveau de son mental que de son physique, il a parfois subi de mauvais traitements, il a parfois été délaissé et il peut souffrir dans son corps; de toute façon, c’est un chien qui va devoir s’habituer à faire confiance, ou reprendre confiance en l’humain, et votre attitude envers lui sera fondamentale dans sa reconstruction. Vous devrez vous adapter à lui autant qu’il devra s’ adapter à vous ; vous devrez même faire plus d’efforts que lui car c’est vous qui l’avez voulu et c’est vous qui êtes qualifié «d’humain responsable».
Nous serons toujours présents à vos côtés pour gérer l’adoption mais d’ores et déjà, il faut que vous connaissiez les difficultés que vous risquez de rencontrer, nous allons donc vous les exposer.
Notre but sera atteint si les adoptions que nous réalisons sont réussies ; tout nouvel abandon serait un véritable drame pour lui.
PARTICULARITÉ DU CHOW–CHOW
Le chow-chow ne bondit jamais de joie, il n’est pas pot de colle, il ne court pas chercher ses jouets pour entamer une partie avec son maître, il ne se laisse pas souvent acheter par une friandise ni par une caresse et encore moins par des inconnus. Cela peut dérouter qui ne le connait pas. Même chiot le chow est ainsi, alors attendez-vous à ce qu’un chow adulte, déçu par ses précédents maîtres, voire maltraité ou laissé à l’abandon semble encore plus indifférent à l’humain qui lui ouvre son foyer.
Un exemple d’adoption ratée, celui d’une chienne de 10 ans ayant passé très longtemps en refuge et qui y a été ramenée par son adoptante «parce qu’elle ne faisait pas assez de câlins». Après une telle aventure, il est fort probable qu’elle en a fasse encore moins……
L’ERREUR A NE PAS COMMETTRE
Il ne faut jamais contraindre un chow–chow. Le chow ne se dresse pas. Seule l’affection qu’il voue aux humains qui partagent sa vie lui font accepter de suivre leurs volontés et encore faut-il lui laisser un espace de liberté, d’autonomie, dans le choix de son lieu de repos par exemple. Rien de plus stupide que cette réflexion «j’ai dressé des malinois, je dresserai bien un chow–chow». Vous êtes sûrs d’aller au clash et d’y perdre tôt ou tard une partie de votre anatomie car le chow est comme la mule du pape : il prend son temps mais se venge un jour. La meilleure façon pour vous de vous attirer l’amour de votre chien est de le laisser en paix. C’est lui qui viendra vers vous. Il lui faudra un temps proportionnel à l’expérience négative que les humains lui ont laissée. De quelques jours à quelques semaines. C’est la condition impérative d’une adoption réussie.
LE CHOW–CHOW EST CHEZ VOUS,
COMMENT FACILITER SON ADAPTATION?
Les chiens sont tous sensibles à l’expression de notre voix, à notre attitude, à notre visage. Souriez-lui lorsque vous lui parlez, adoptez des inflexions douces et apaisantes, comme si vous aviez à faire à un enfant.
Contrairement à ce qui est préconisé avec les autres races, ne vous accroupissez pas pour vous mettre à sa hauteur: vous auriez votre regard dans le sien et il traduit cela par un signe d’agressivité de votre part. Regarder dans les yeux un inconnu dans la rue, c’est l’agresser, chercher la confrontation, il en est de même pour votre chow.
Vous aurez envie de caresser cette boule de poil, de la réconforter : attention! caresser sur la tête est interprété par le chow comme une volonté de domination et tant qu’il ne vous connait pas il ne se laissera pas faire, il risque de vous prévenir qu’il n’apprécie pas en grognant, voire en vous niaquant ! Commencez vos caresses par les flancs, si le chow refuse, n’insistez pas, un jour il viendra de lui-même. Si vous avez d’autres animaux, caressez les ostensiblement: votre chow observera de loin puis viendra par curiosité et voudra avoir lui aussi des caresses.
Si vous pouvez disposer de quelques jours pour vous consacrer à lui, pour observer son comportement, c’est bien.
Détachez sa laisse à son arrivée chez vous mais laissez-lui son harnais, pour le cas où il serait difficile de le lui remettre, (cela dépend de son vécu, il peut aussi parfaitement se laisser faire) donnez-lui à boire et à manger là où il se trouve, sans chercher à l’entrainer dans votre lieu de vie. Et même si par la suite ce n’est pas là que vous désirez qu’il prenne ses repas.
Les enfants ne devront pas se précipiter sur lui pour le caresser, ni crier, même de joie: le chien n’est pas leur nouveau jouet.
Si le chow que vous avez adopté n’a pas subi de sévices, il va certainement vous rejoindre doucement à l’endroit où vous êtes. Dans le cas contraire, ce sera plus long mais la joie que vous éprouverez le jour où votre chow commencera à avoir confiance sera encore plus éclatante. Ayez de la patience, laissez-lui du temps, beaucoup de temps.
Si le voyage pour arriver jusque chez vous n’a pas été trop long et après un peu de repos, montrez lui la laisse pour lui proposer une promenade. Le chow est curieux de son environnement, il adore se balader, pas marcher pour marcher mais flâner, se poser sur un banc ou à une terrasse, regarder passer les gens, les chiens. Si vous avez du terrain, allez-vous y promener, le chow vous suivra, ou vous suivra seulement des yeux mais dans tous les cas il comprendra que c’est là son nouveau lieu de vie.
Si vous avez de jeunes enfants, veillez à ce qu’ils respectent le chien, comme ils le feraient d’un copain : le chow n’a pas souvent envie de jouer et encore moins s’il n’est plus tout jeune car il peut aussi avoir des douleurs articulaires ou autres, s’il dort ils doivent le laisser dormir, ils ne doivent pas non plus se jeter à son cou avant qu’il comprenne que ce sont ses amis et pas des êtres qui lui veulent du mal.
ATTENTION : certains chows sont chasseurs. Si vous n’avez aucun renseignements à ce sujet sur le chow que vous adoptez et que vous vivez à la campagne, testez le en lui montrant des moutons ou des chèvres. Veillez à le tenir en laisse. S’il est chasseur, son intérêt pour ces animaux ne passera pas inaperçu. Plus rarement, c’est ce qu’il qualifie de «gibier à plume» qui est sont centre d’intérêt: il met dans ce groupe les volailles et les oiseaux, même de compagnie.
LES QUALITES DU CHOW–CHOW
Le chow sait se réguler tout seul pour la nourriture, laissez-lui à manger des croquettes à volonté, souvent il mange en plusieurs prises au cours de la journée et même la nuit, comme les chats.
Inutile de lui acheter un panier avec un coussin moelleux; le plus souvent le chow le délaisse pour se coucher à même le sol. Tout au plus accepte-t-il un tapis. Le chow monte fort rarement sur les lits ou les canapés.
Laissez-lui choisir son endroit de prédilection pour se coucher, il ne faut pas contrarier un chow, de toute façon ce n’est pas un chien qui abuse, il sait rester à sa place, il ne s’impose pas. Quand vous recevrez des amis, le plus souvent il partira dans une autre pièce, ne quémandera pas à table, et de toute façon il a horreur du bruit; Rares sont les chows à ne pas avoir peur des pétards, des feux d’artifice.
Le chow est aussi un chien extrêmement propre mais il ne faut pas abuser de cette bonne disposition: il doit pouvoir se soulager 3 à 4 fois par jour. Si votre chow n’est pas propre et si les analyses ne révèlent aucune infection urinaire, ce sera uniquement de votre faute: nous allons nous soulager plusieurs fois par jour? Lui aussi.
LES SOINS A APPORTER A MON CHOW–CHOW
Outre les soins classiques en nourriture (qualité et quantité) et en vaccins annuels, la fourrure du chow entraine un entretien régulier. Un brossage hebdomadaire est absolument nécessaire et deux brossages hebdomadaires s’imposent en période de mue. Le brossage ne consiste pas en un coup de brosse superficiel, le sous poil doit être aéré, en aucun cas il ne doit feutrer. Deux bains annuels, en salon de toilettage éventuellement, sont à prévoir qui se rajoutent au coût que présente l’entretien d’un chow.
Attention : si vous avez recours au salon de toilettage, s’il vous plait, restez avec lui ! En effet, songez au temps qu’il vous a fallu pour gagner la confiance de votre chow, comment-voulez-vous qu’il se laisse faire par des inconnus ? Veillez à ce que le chow ne soit pas laissé suspendu 1h sous prétexte de pouvoir brosser le ventre : il y a déjà beaucoup de travail sur les parties accessibles sur le chien couché. Le ventre sera fait à la fin. Si votre chow vit mal cette expérience de toilettage, il refusera de recommencer; il est de votre intérêt de lui rendre ce moment agréable.
A cette seule condition minimale votre compagnon évitera les problèmes de peau.
Il convient aussi de lui nettoyer quasi quotidiennement les yeux avec des produits spécifiques, de l’eau florale au Dacudose en passant par le Dacryosérum et autres sérums physiologiques.
En vieillissant et du fait de son manque d’angulation votre chow sera plus que les autres chiens sujet à l’arthrose. Prévenez ce problème par des croquettes spécifiques ou des suppléments alimentaires du type huile de poisson, glucosamine, chondroïtine et ne l’incitez jamais à sauter à cause des risques que cela présente pour ses tendons.